Comment mettre en place une gestion raisonnée des écrans en famille?
Comment gérer les écrans dans une société où ils sont omniprésents? Qu’il est tentant quand tu rentres du travail le soir, ou ne serait-ce que pour avoir quelques dizaines de minutes de calme car tu es épuisé, de mettre tes enfants devant la télé, une tablette, une vidéo sur un téléphone...
Mais ces minutes de répit s’éternisent. Et mises bout à bout, elles constituent une surexposition des enfants aux écrans et à leurs contenus. Or, on le sait aujourd’hui, ce n’est pas sans conséquence sur leur développement cognitif, moteur et social.
Mais comment gérer les écrans avec les enfants dans cette société où le numérique prend une place de plus en plus importante? Comment faire quand tes enfants montrent déjà ce qui ressemble à une addiction? Comment en préserver les plus jeunes?
Le docteur Sylvie Dieu Osika, pédiatre à l’hôpital de Bondy, reçoit en consultation spécialisée des enfants de moins de 10 ans, ayant des problèmes avec les écrans. Membre du collectif surexposition aux écrans, elle intervient régulièrement dans les médias pour alerter sur ce problème de santé publique et mène un combat de prévention. Préserver les enfants des impacts délétères des écrans, c’est certes difficile, compliqué, mais possible et surtout bénéfique.
Qu’entend-on par usage excessif des écrans?
La situation sur l’utilisation des écrans en France
Quand on parle des dangers des écrans pour les enfants, on fait référence au temps qu’ils passent devant:
- un écran de télévision;
- une tablette;
- un smartphone;
- un ordinateur;
- un écran de jeux vidéo.
En France en 2023, plus de 70% des 12-17 ans ont un téléphone portable. Et l’âge d’acquisition de cet appareil est de plus en plus précoce.
Depuis 2020 et le confinement lié à l’épidémie de la Covid, le temps passé devant les écrans, tant pour les adultes que pour les enfants n’a cessé d’augmenter.
Un enfant âgé de 3 à 17 ans passe en moyenne 3 heures par jour devant un écran! 23% des 15-17 ans utilisent plus de 7 heures par jour un outil numérique. La moyenne est de 1 heure 40 pour les 3-6 ans… et de 30 minutes quotidiennes pour les bébés de moins d’un an ! (Enfants et écrans : les effets néfastes d'un usage excessif, FRANCE 24, oct. 2021).
Les recommandations et l’incidence du contexte social et culturel
Depuis 2018, il est écrit dans le carnet de santé qu’il convient de maintenir les enfants de moins de trois ans éloignés de tout écran. Malheureusement, le docteur Sylvie Dieu Osika relève que seuls 10% des parents le font.
Au-delà de 3 ans, l’insertion des écrans dans le quotidien doit se faire très progressivement au fil des ans. Néanmoins, l’édition 2022 de l’enquête Elfe de l’Insee pointe du doigt que dès 3 ans et demi, plus de 4 enfants sur 10 utilisent régulièrement un écran. Ils sont plus de la moitié à 5 ans et demi.
Entre 2 ans et 5 ans et demi, 38% sont durablement maintenus à distance tandis que 35% découvrent les écrans à des rythmes différents, de 6 minutes par jour à 1h12 pour 16% de ce groupe.
Les auteurs de l’enquête expliquent que ces trajectoires dépendent :
- des caractéristiques sociales des familles, telles que leurs ressources économiques, leur culture ;
- de la place dans la fratrie (il est plus facile de préserver l’aîné que les suivants) ;
- de la pratique parentale.
Tout comme un enfant s’emparera plus facilement de livres s’il voit ses parents lire, par mimétisme il utilisera plus les écrans si ses parents en font souvent usage.
L’enquête révèle que 49% des enfants sont durablement maintenus à distance des écrans lorsque la mère (ne me demandez pas pourquoi il n’est pas question du père, je n’ai pas la réponse…) n’a pas de temps d’écran de loisir en leur présence.
Ils ne sont plus que 32% à en être préservés quand la maman utilise son ordinateur ou son téléphone plus d’une heure trente par jour. Il faut reconnaitre que de nos jours, la moindre démarche se fait par internet. il est donc difficile de s'extraire soi-même des écrans. L'idéal est de faire ses démarches en dehors des temps dédiés à l'enfant. Et si il y a une urgence, de lui expliquer ce que tu es en train de faire: "je suis en train de prendre rendez-vous chez le médecin avec l'application.. J'interroge le tchat bot pour connaitre les démarches à effectuer etc.."
Les dangers des écrans
Des études sur l’impact des écrans qui ne font pas consensus
Si de nombreuses recherches ont montré que l’utilisation excessive et précoce des écrans était néfaste pour le développement des enfants, d’autres tempèrent ces résultats.
Le temps passé devant un écran impacte négativement le développement du langage (Madigan, McArthur, Anhorn, Eirich et Christakis, 2020) et du sommeil. Mais d’autres études, nuancent ces données. C’est le cas de celle publiée en août 2023 dans The Journal of Child Psychology ad Psychiatry. Elle révèle que des programmes de haute qualité et des contextes d'utilisation d'un écran, comme le co-visionnage avec les parents, peuvent compenser les problèmes induits par les écrans.
Pour certains chercheurs, le temps passé devant un écran ne serait donc pas le seul responsable des difficultés rencontrées par les enfants.
Néanmoins, les faits sont là, comme on peut le lire dans les nombreux témoignages laissés par les parents sur le site du collectif Surexposition Écrans: les jeunes enfants qui ont des difficultés pour entrer en communication, développer leur langage, voire leur motricité fine vont mieux au bout de quelques semaines avec un sevrage complet d’écrans.
Effets sur le développement émotionnel
Une maman m’a raconté que ses garçons de 23 mois et 4 ans et demi avaient au à Noël un DVD de Babar. Ses enfants regardent quelques épisodes. Au moment de la sieste, son plus jeune fils refuse de s’endormir. Le soir, alors que c’était un bon dormeur, les parents rencontrent de grandes difficultés pour l’endormir. Le lendemain, lors du long trajet de retour jusqu’à leur domicile, il ne s’endort pas en voiture. Les parents sont inquiets, mais désemparés. Ils ne voient pas d’où vient le problème.
Leur fils ne s’exprimait pas suffisamment pour expliquer ce qui se passait. Arrivés chez eux, les parents proposent aux enfants de regarder de nouveau Babar pendant qu’ils rangent le contenu des valises. Tout à coup, leur fils surgit, apeuré. En allant regarder le dessin animé, la maman se rend compte qu’il est question d’une sorcière et que celle-ci effraie son fils. Elle sort le DVD du lecteur, l’enferme dans le boîtier. Elle explique à son fils qu’il n’y a plus de sorcière, qu’elle est enfermée. Et elle jette le DVD à la poubelle. C'était une excellente idée car le sommeil de son cadet rentra dans l’ordre.
Cet exemple, même s'il date de l'époque des DVD, montre bien l’impact émotionnel que peuvent avoir certains contenus sur les enfants, notamment les plus jeunes. Les recherches indiquent aussi que les enfants exposés à des contenus violents ou inadaptés peuvent développer des problèmes de comportement, de l'anxiété et de l'agressivité.
Par ailleurs, et c’est ce qui me paraît être l’élément le plus important, une surexposition aux écrans peut réduire le temps consacré aux interactions sociales réelles.
Elle compromet ainsi le développement de compétences émotionnelles essentielles telles que l'empathie et la gestion des émotions.
Effets sur le développement social
Comme l’explique le docteur Sylvie Dieu Osika, « le langage du bébé, du petit enfant s’inscrit dans les yeux des parents, dans l’interaction parent-enfant ». Si les parents, voire l’enfant, ont le regard rivé sur un écran, la communication ne se fait plus.
Des recherches récentes ont mis en évidence que les enfants qui passent de longues heures devant des écrans ont tendance à avoir des difficultés à interagir avec leurs pairs.
Communiquer sur les réseaux, lors d’un jeu en ligne, caché derrière son écran, ne remplace pas les interactions réelles.
Les écrans peuvent entraîner l'isolement social. Le temps passé dessus se fait généralement aux dépens d’activités qui peuvent être riches en interactions sociales (pratiques sportives, artistiques, etc.).
Il limite de fait les opportunités de développer les compétences psychosociales.
L’enfant accro aux écrans peut éprouver des difficultés à établir des liens avec ses camarades et à résoudre les conflits de manière constructive.
Effets sur le développement cognitif
En 2022, la revue ANAE (Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l'Enfant) publiait une synthèse critique des recherches récentes sur les effets des écrans sur le développement psychologique des très jeunes enfants. L’exposition précoce et prolongée semble avoir l’effet le plus important sur le développement des capacités cognitives et langagières de l’enfant.
Les conséquences directes de l'exposition des jeunes enfants aux écrans incluent des difficultés d'attention et de concentration en raison d'une sur-stimulation. Les enfants ont du mal à se concentrer sur des tâches et à réguler leur attention.
Les contenus sont aussi en cause : des épisodes de Pat’patrouille sont conçus de telle sorte que l’enfant n’arrête pas de regarder. Il est bombardé d’images, de sons, à haute vitesse. Des dessins animés plus lents, plus doux ont un effet moins délétère.
Effets sur la santé physique
L'utilisation intensive des écrans a des implications importantes pour la santé physique des enfants. Cela inclut des problèmes tels que :
- la fatigue et la sécheresse oculaires;
- des problèmes de posture liés à une mauvaise ergonomie;
- une sédentarité néfaste pour le développement moteur et propice au surpoids;
- un manque de sommeil et avec toutes les conséquences sur l’attention, la concentration, l’humeur;
- un mauvais développement de la motricité fine: des enseignants et orthophonistes ont constaté que certains élèves ne parvenaient pas à fermer leurs doigts pour attraper une gommette, tenir un crayon. Ils avaient un souci de pince. Leurs mains ressemblent à des petits papillons sans force d’où le nom de mains papillons. Ce phénomène peut notamment s’expliquer par un geste répété de scroll sur un écran, qui nécessite d’avoir la main ouverte et ne sollicite pas la pince.
Les opportunités des écrans
Selon une étude Ipsos pour l’Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation au numérique de l’UNAF, 56% des parents estiment qu’Internet est à la fois un risque et une opportunité pour leurs enfants.
Le numérique éducatif et l’éducation numérique
Comme l’explique Orianne Ledroit, déléguée générale d’EdTech France au micro du podcast Les Adultes de Demain, il faut apprendre à utiliser le numérique à bon escient. Tout en respectant les recommandations, elle trouve important que se fasse l’éducation au numérique et que son usage soit accompagné. En tous les cas, plus qu’il ne l’est actuellement.
Car le numérique éducatif offre des opportunités en matière d'apprentissage. Il donne accès à une richesse de connaissances et de compétences.
Les plateformes éducatives en ligne, les applications permettent un apprentissage personnalisé, adapté au rythme de chaque enfant. Elles l’aident à renforcer sa compréhension et ses compétences.
Renforcement des liens familiaux
On pense évidemment au fait que le numérique permet aujourd’hui de maintenir le contact familial avec des proches éloignés. Les appels vidéos ont supplanté les appels téléphoniques. On peut se voir à distance, partager des émotions plus seulement par la voix, mais également par l’expression du visage.
Le numérique permet aussi de partager des activités, des photos et vidéos, pourquoi pas des jeux en réseau, au sein de la famille, même en étant éloigné géographiquement.
Création et créativité
Le numérique recèle d’outils puissants pour stimuler la créativité des enfants. Certes, bien d’autres moyens existent pour la favoriser et la développer. Le numérique est un moyen au même titre que les autres. Il permet la création de contenu textuel, graphique, photographique, audiovisuel, ainsi que la programmation.
Les enfants peuvent concevoir des vidéos, des dessins, de la musique, et bien plus encore grâce aux outils numériques.
Quant à l'apprentissage de la programmation et du codage, il encourage la pensée logique et créative.
Comment gérer les écrans avec les enfants?
Moins d’écran, oui mais… comment faire?
Maintenant que tout ceci a été dit, qu’en tant que parent, tu as conscience de l’importance de préserver tes enfants d’une surexposition aux écrans, comment gérer au quotidien?
- Peut-être as-tu déjà laissé se mettre en place des habitudes que tu souhaiterais changer?
- Tu te demandes comment faire avec une fratrie étendue: des grands qui utilisent les écrans pour leurs devoirs et un peu leurs loisirs et des très jeunes qui ne doivent pas y être exposés…
- Tu as mis des règles en place, mais les enfants grandissant, elles sont de plus en plus difficiles à tenir. La pression sociale fait qu’ils te réclament de pouvoir accéder, eux aussi, comme leurs amis, à internet.
- Enfin, tu t’étais dit qu’ils ne seraient équipés d’un téléphone qu’à partir de 15 ans, mais tu avoues que cela te rassure de savoir qu’ils peuvent te joindre quand ils se déplacent au collège à plus de 45 minutes de car.
Alors, comment faire ? Comment gérer ces écrans dans la vie de famille?
Le docteur Sylvie Dieu Osika ne le cache pas : c’est compliqué de tenir, mais le jeu en vaut la chandelle. Elle est en témoin au quotidien. Un sevrage complet chez les enfants de moins de trois ans permet de rattraper le retard de développement du langage en quelques semaines.
3 grandes règles
Pas d’écran tant que ton enfant ne sait pas parler
Aux États-Unis, il est déconseillé d’exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans. En France, l’indication est de 3 ans. Le docteur Sylvie Dieu Osika préfère la règle du langage. Que ton enfant sache l’alphabet ou les couleurs en anglais alors qu’il ne sait pas parler dans sa langue maternelle n’est pas dans l’ordre des choses. Un enfant qui répète en boucle des mots qu’il a entendus, mais qu’il ne comprend pas, est plus le signe d’une surexposition aux écrans que d’un bon développement cognitif. Tant que l’enfant ne parle pas, pas d’écran.
L’exemplarité parentale
Si tu es sur ton téléphone à scroller sur les réseaux ou devant la télévision à regarder une émission, plutôt que d’interagir avec ton enfant, il aura tendance à t’imiter.
Le temps passe vite, les enfants grandissent avant même qu’on s’en soit rendu compte. Alors je t'invite vraiment à leur un temps de qualité, à les accompagnons dans leur développement et à couper les notifications pour des temps partagés de qualité.
Quant à la télévision en fond sonore, par crainte du vide, du silence, par peur que les enfants ne s’ennuient… on oublie. C’est à mon avis la chose la plus facile à mettre en place.
Un usage raisonné des écrans
Un usage raisonné en termes de temps, en fonction de l’âge, mais aussi en termes de contenu. Pour cela, il est nécessaire de fixer des règles, qui vont évoluer au fur et à mesure que ton enfant grandit. Il est également important de sélectionner les programmes adaptés. Voici quelques préconisations :
- Moins de 3 ans : aucun écran
- Entre 3 et 5 ans : 30 minutes par jour maximum.
- Entre 6 et 9 ans : 1 heure par jour au maximum
- À partir de 10 ans, le temps devant écran peut augmenter, mais dans des proportions raisonnables. L’important, c’est que cela soit équilibré avec des moments d’activités autres, comme du sport, de la musique, du théâtre, des arts visuels, etc.
3 postures à adoptées
# 1 - Changer les mauvaises habitudes
Tu souhaites mettre en place ces limites alors que d’autres habitudes, plutôt mauvaises, sont en cours ?
Sage décision ! On ne va pas se mentir, ça ne va pas être une partie de plaisir, notamment comme le rappelle le docteur Sylvie Dieu Osika, quand on est une maman (ou un papa) solo. Cela va te demander de l’investissement, de l’engagement, de revoir peut-être ton organisation. Mais tenir en vaut la peine.
L’important est d’expliciter clairement les règles et de s’y tenir.
Par exemple :
- Plus de tablette ou de smartphone pendant les repas, même au petit déjeuner. Et attention: cette règle est valable pour toi aussi! Souviens-toi, il faut montrer l'exmple...
- Jamais de tablette quand on joue dehors, qu’on part en balade: on explore, on invente, on construit. Il existe une multitude d’activités à mener dans la nature… à nouveau, plus on montrera l’exemple en tant que parent, plus les enfants parviendront à être autonomes.
- Finis les écrans en voiture, on met de la musique, on chante, on écoute une histoire… Il est d'ailleurs important que les enfants ressentent l'ennui et qu'ils ne développent pas le réflexe de tuer l'ennui avec un écran. Regarder dehors, rêver sont d'autres manières de ne plus s'ennuyer.
- Et pour les plus jeunes, ce sont les parents qui sélectionnent le contenu, en optant de préférence pour des programmes posés et calmes.
Alix est une maman qui avait laisser s'installer de très mauvaises habitudes avec les écrans. Par faciliter elle mettait ses deux enfants de 6 et 9 ans devant la télé pour avoir la paix pendant qu'elle préparait les repas. Comme ça, c'est sûr, les enfants ne se disputeront pas!
Lorsqu'elle a pris conscience du temps que ses enfants passaient devant les écrans, elle a souhaité supprimer ce moment dont elle pensait avoir besoin pour préparer le repas.
Voici ce qu'elle a mis en place et dont tu peux t'inspirer:
- Préparer plusieurs repas d’avance pour n'avoir plus qu’à les réchauffer.
- Faire participer ses enfants à la préparation des repas: soit en leur confiant chacun une petite tâche, soit en faisant participer l'un pendant que l'autre devait trouver une activité calme (lire un livre, faire un puzzle....)
- Pour ces fameuses activités calmes, elle a décidé de les laisser accessibles dans le salon en permanence: elle a organisé un petit coin lecture, un plateau avec tout le nécessaire pour dessiner, quelques jeux de manipulation visibles, qui attirent l’œil, donnent envie.
Et je vais te faire une confidence... ce qui a le plus surpris Alix, c'est que ses enfants ont apprécié ces nouveaux moments partagés à faire la cuisine ensemble et qu'ils n'ont pas vraiment réclamés la télé! Même pendant les vacances!
#2 - Établir des limites d'écran
Pour limiter les écrans, voici quelques recommandations:
- Adapter les règles à l'âge
Les règles concernant le temps d'écran et les contenus doivent être appropriées à l'âge et à la maturité de l'enfant. Ce qui convient à un adolescent peut ne pas être adapté à un enfant en bas âge. Les mesures prises peuvent être clairement exprimées en famille et/ou, l’adolescent et les parents ne font pas usage d’écran devant les plus jeunes.
- Fixer des heures spécifiques
En tant que parent, il t’appartient de définir des créneaux horaires pour l'utilisation des écrans, en réservant du temps pour d'autres activités telles que les devoirs, les repas en famille et les activités en plein air. Avec les plus jeunes, tu peux réaliser un emploi du temps de la semaine et montrer avec des couleurs la répartition des temps (de sommeil, de repas, d'école, de devoirs, d'activités extra-scolaires.... et d'écrans!)
- Limiter le temps d'écran
Tu peux utiliser des outils de contrôle parental pour surveiller et limiter le temps d'écran de manière appropriée, un timer, voire un minuteur de cuisine, etc.
#3 - Maintenir une communication ouverte
De mon point de vue, le plus important est que le sujet des écrans ne devienne pas un sujet :
- de chantage : "tu auras le droit de regarder un dessin animé si tu finis ton assiette";
- de sanction : "tu es puni d’écran pendant 2 jours…";
- de disputes "tu m'énerves à passer ta vie devant les écrans";
- de cris…
J’ai toujours veillé à ce que le sujet des écrans soit une plus-value dans la relation avec mes enfants.
Je t’invite vraiment à faire des écrans un sujet de discussion, d’échange, de partage.
C’est possible de plusieurs manières :
- En portant de l’attention à leurs préoccupations et intérêts en matière de contenus numériques.
En les encourageant à partager leurs expériences en ligne. J’ai encore régulièrement des discussions avec mes enfants sur les vidéos qu’ils regardent, les personnes qu’ils suivent sur YouTube, les artistes qu’ils écoutent, leurs découvertes, les comportements sur les réseaux (cyberharcèlement, méchanceté, troll…)... Et j’apprends plein de choses grâce à nos échanges !
- En éduquant aux médias
En tant que parents, il me paraît indispensable d’apprendre aux enfants à être critiques vis-à-vis des contenus en ligne et à distinguer les informations fiables des fausses nouvelles. Je t’invite à passer du temps avec eux sur les écrans en t’interdisant toute critique. Par exemple, demande à ton enfant de scroller ensemble sur TikTok et profites-en pour le questionner sur ce qu’il en pense, ce qui l’attire. Tu peux te servir de cette occasion pour lui montrer comment distinguer le vrai du faux et lui expliquer pourquoi c’est important.
- En impliquant tes enfants dans l'établissement des règles d'utilisation des écrans, et en expliquant les raisons.
En fonction de l’âge de l’enfant, il peut être intéressant de lui montrer certains reportages pour qu’ils prennent conscience de l’impact d’une surexposition aux écrans. Il ne s’agit pas de tomber dans la culpabilisation, mais de renseigner sur les risques.
- En montrant à tes enfants comment communiquer efficacement en ligne en étant respectueux. C’est l’occasion d’aborder le sujet du cyberharcèlement avec eux.
J’espère que ces éléments te seront utiles. Si leur application est difficile, si la relation est tendue avec ton ou tes enfants à cause des écrans, n’hésite pas à bénficier de ton entretien gratuit de 30 minutes. Nous verrons ensemble, comment je peux vous accompagner à établir des relations saines… même (ou plutôt surtout…) en diminuant les écrans!
Je t'invite également à lire les articles éduquer sans punir et se faire obéir sans crier en cliquant sur clique sur chaque lien. Ils pourront également t'apporter des éléments pour gérer les écrans.
Références :
- Les écrans, 10 clés pour les utiliser en famille de manière raisonnée, Docteur Sylvie Dieu Osika, éditions Hatier, janvier 2023
- La brochure Parents dans un monde d’écrans, éditée par l’association Douar Nevez (addictologie) et l’association DéfiS (formation et inclusion numérique)
- Emission Grand bien vous fasse! sur France Inter: Comment mieux gérer les écrans avec les enfants et les adolescents?
- Site du ministère de la santé: Comment gérer les écrans avec mes enfants