Comment élever ton enfant seule
Pour une maman solo, élever seule un enfant peut sembler être un défi insurmontable.
Petit tour d’horizon des mamans solos
Oui, les mamans sont épuisées
Les journées semblent se répéter sans fin. Tu n’as aucun moment de répit. Après ta journée professionnelle, tu dois enchaîner les responsabilités parentales, les tâches ménagères et les exigences de la vie quotidienne. Parfois, l'épuisement prend le dessus et la fatigue devient accablante.
En France, d'après une étude publiée par le Statista Research Department en février 2022, 40 % des mères sentaient qu’elles pourraient un jour vivre une situation de burn-out parental, même si elles n'étaient actuellement pas concernées.
Mais contrairement à une idée reçue, des auteurs ont montré que la monoparentalité n’est pas un facteur qui augmente les cas de burn-out.
Toutefois, selon l’Union nationale des associations familiales, 9 parents solos sur 10 déclarent qu’élever leur enfant seul a un impact sur leur santé.
Au delà des chiffres et des études, élever seule un ou plusieurs enfants est une situation extrèmement difficile. Alors oui, les mamans solos sont épuisées.
Mais non, les enfants des familles monoparentales vont bien !
Il y a très peu d’études sur le bien-être des enfants qui grandissent dans les familles monoparentales. La dernière date déjà de 2016. Elle met en évidence que les enfants élevés par une maman solo sont adaptés et se développent bien ! Toutefois, il serait prudent de ne pas généraliser à partir d’une seule étude.
En parallèle, une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques révèle que les familles mono-parentales sont plus préocupées par l’avenir et qu’elles sont plus inquiètes sur l’avenir de leurs enfants. Et concernant la gestion de l’autorité dans son rôle de parent, elles souhaiteraient être davantage accompagnées.
La gestion de l’autorité est une préoccupation récurrente chez les mamans solos.
Voyons comment faire en tant que maman solo.
La gestion de l’autorité pour les mamans solos
Les mentalités doivent évoluer
Une idée absolument infondée est encore bien présente dans les discours : les pères seraient plus autoritaires. En conséquence, les enfants exécuteraient plus rapidement et sans discuter ce que les pères demandent, alors que les mères manqueraient d’autorité.
Les mentalités évoluent. Mais malheureusement, j’entends encore trop souvent que les enfants de familles monoparentales manqueraient de l'autorité masculine. Cela expliquerait que les enfants élevés par une maman solo soient plus difficiles, qu'ils obéiraient moins, et qu'ils se rebelleraient plus.
Cette vision des choses est épouvantablement stéréotypée. Elle repose sur une représentation genrée des rôles qui est complètement dépassée. Nous ne sommes plus au temps de nos grands-parents où c’était (peut-être) le cas : l’autorité au père, la douceur à la mère !
Chercher à déléguer l’autorité: la fausse bonne idée
Une erreur à ne pas commettre est de penser qu’un nouveau conjoint pourra jouer le rôle de père et apporter de l’autorité auprès de tes enfants.
Si tu souhaites « refaire ta vie », il est primordial de le faire pour toi et non pour ess enfants. Et surtout, il est très important de ne pas s’attacher à la croyance que tes enfants auront « enfin » l’autorité qui leur manquerait. Qu'ils auront enfin une figure masculine dont ils auraient besoin. Si tu souhaites « refaire ta vie », je ne peux que t'inviter à chercher un bon compagnon pour toi-même et pas un beau-père (ou un père) pour tes enfants !
Attention ! Construire une « famille recomposée » n’est pas si simple. Au début, tout peut sembler plus facile du fait d’être 2 adultes pour s’occuper des enfants. Mais par la suite, la vie de famille « recomposée » peut s’avérer très difficile. Parfois même, beaucoup plus difficile que lorsque tu étais maman solo ! Je ne dis pas cela pour que tu t'abstienne de quoi que ce soit. Je souhaite seulement t'alerter : un nouveau conjoint ne remplacera pas le père. Il n’est pas là pour ça.
Ce qui est possible, c’est qu’une belle relation se crée entre tes enfants et ton nouvel amour. Cette relation est particulière. Ce n’est pas une relation parent-enfant, et ça ne le sera jamais (sauf adoption de ton enfant par ton nouveau conjoint !). C’est plutôt une relation « privilégiée » entre un adulte et un enfant. Parfois, ce sera une belle relation avec l’un de tes enfants. Et une relation exécrable avec un autre ! Chaque relation est unique. Un beau-père construit un lien spécifique qui n’est pas un lien père-enfant, mais un lien homme-enfant. C’est à tes enfants et à ton nouvel amour de le construire ensemble, sans vouloir « imiter » une relation parent-enfant.
Une méthode pour bien t’emparer de ton métier de parent
Dans toutes les relations entre un parent (de sexe masculin ou de sexe féminin) et un enfant, il y a deux facettes :
- la relation que j’appelle la « relation d’accompagnement »
C’est la relation au sein de laquelle le parent accompagne son enfant dans la vie de tous les jours : pour jouer, pour rire ensemble, pour échanger des secrets, regarder un dessin animé, faire des câlins… Mais aussi aider l’enfant à trouver comment il va appliquer une règle. Le parent va aider son enfant un peu comme un coach ! Pour l’aider à trouver en lui les bonnes solutions pour lui.
Pour un parent, il s’agit de porter la casquette « maman » ou « papa » : la casquette de la relation d’accompagnement.
Tous les parents ont une relation d’accompagnement avec leur enfant ! Il n’y a pas à genrer ce rôle : toutes les femmes et tous les hommes portent une casquette de « maman » et de « papa ».
- la relation que j’appelle la « relation d’autorité »
Pour un parent, il s’agit de porter la casquette « mère » ou « père » : la casquette de la relation d’autorité.
Cette relation permet de définir le cadre de la vie de famille, et de le faire appliquer. En effet, dans toutes les familles, il y a des règles, des choses à faire et à ne pas faire. Et cela dépend de chaque famille. Par exemple : ranger ses chaussures dans le placard de l’entrée, se laver avant de manger, etc.
C’est également dans cette relation que le parent (père ou mère) rappelle et fait appliquer toutes les règles de savoir-vivre (dire bonjour, s’il te plaît, elles sont nombreuses). Et aussi les obligations et interdits de notre société (ne pas taper, porter un casque quand on fait du vélo, il y en a aussi beaucoup !)
Et c’est la même chose que pour la relation d’accompagnement : ce rôle n’est pas genré. Toutes les femmes et tous les hommes portent la casquette de « mère » ou de « père ».
Et ni les hommes, ni les femmes n’ont plus de facilités pour exercer cette relation d’autorité !
Une maman solo pourrait penser qu’elle ne sait pas comment faire. Mais la solution n’est pas de déléguer à une autre personne cette relation d’autorité. La solution est de s’approprier pleinement ce rôle. Et pour cela, il ne s’agit pas d’imposer, de crier, de sanctionner. Il s’agit de poser la règle et de la faire appliquer. Et lorsque l’enfant ne l’applique pas, au lieu de crier et de s’énerver, je t'invite à trouver avec ton enfant comment l’accompagner à l’appliquer.
Et je peux t'affirmer que toutes les mamans solos qui ont essayé ont halluciné du résultat ! Car en effet, les enfants sont les mieux placés pour proposer ce qu’il leur convient pour les aider à appliquer une règle !
Contrairement à cette vieille idée reçue, les mères ne manquent pas « naturellement » d’autorité. Et il est tout à fait possible pour une mère célibataire d’avoir de l’autorité.
Autrement dit, j’invite les mamans solos à ne pas chercher à remplacer l’autorité paternelle. Chaque parent a une autorité parentale, incarnée par la relation d’autorité avec son enfant.
Et en tant que maman solo, tu peux exercer cette autorité. En dissociant tes 2 casquettes et avec un peu d’entraînement, tu peux développer tout le savoir-faire nécessaire pour faire preuve d’autorité sans crier et sans t'énerver.
Comment élever seule un enfant?
#1- Premier conseil : n’écoute pas les conseils !
Les conseils à l’attention des mamans solo fleurissent sur internet.
Il faudrait notamment :
- arrêter de culpabiliser d’élever seule un enfant et de faire vivre cette situation à vos enfants,
- faire le deuil de la famille parfaite et accepter que ta situation est différente de celle des familles traditionnelles,
- ne pas fusionner avec ton enfant,
- ne pas surcompenser,
- garder ta juste place de parent,
- lâcher prise et ne pas vouloir tout contrôler,
- oser demander de l’aide pour ne pas craquer,
- s’entourer pour sortir de l’isolement,
- ne pas s’oublier et penser à soi....
Mais tous ces conseils ne sont pas si faciles que ça à appliquer.
Il est notamment extrêmement difficile d’arrêter de culpabiliser ou de lâcher prise ! As-tu déjà essayé de te donner l’ordre de ne plus culpabiliser ? N’essaie pas, cela ne fonctionne tout simplement pas !
#2- Élève ton enfant avec les 4 piliers d’une relation de qualité
Pour élever seule ton enfant, je t'invite à mettre en place les 4 piliers dont ton enfant a besoin.
J'ai préparé une formation vidéo gratuite pour les présenter. Clique ici pour y accéder immédiatement.
Pour cela, je te recommande de garder en tête ces quelques repères :
Bien distinguer l’amour de la relation.
Tu as certainement de l’amour pour ton enfant. Probablement immense. L’amour est assez difficile à définir. Je m’appuie pour cela sur Jacques Salomé, psycho-sociologue français, auteur et conférencier spécialiste de la relation humaine. Jacques Salomé définit l’amour comme une vibration spéciale qui anime celui qui l’éprouve. L’amour est un sentiment.
Parfois, en tant que maman solo, tu ne supporte plus ton enfant. Mais amour et relation sont à distinguer. Dans ce cas, il est probable qu'en réalité du ne supportes plus la relation avec ton enfant. Mais il est probable aussi que le sentiment d’amour reste bien présent.
Pour changer la situation, je te recommande d’agir sur la relation avec ton enfant. Et de nourrir la relation avec les 3 piliers du système relationnel : la communication, l’écoute et les besoins relationnels.
La communication
Si l’être humain apprend à parler vers l’âge de 2 ans, jamais nous n’apprenons à communiquer. Et la façon la plus habituelle de communiquer dans notre société consiste à parler sur l’autre ! "Tu n’as pas rangé ta chambre, tu désobéis tout le temps, tu me fatigues, tu, tu, tu, tu..." Toutes ces phrases sont des saboteurs. Je les appelle des saboteurs car ils risquent d’abîmer non seulement la relation, mais aussi la personne à qui ils sont adressés.
Pour mettre en place une relation de qualité, il faut au préalable repérer les "saboteurs" pour éviter de les utiliser.
Pour communiquer, l’une des clés est de distinguer l’enfant de son comportement. Certes, il a fait une bêtise ou il n’a pas écouté alors que tu as déjà répété 10 fois la même chose. Alors dans ce cas, parle du comportement lui-même et pas de l’enfant. Parle des faits sans juger ton enfant : la chambre n’est pas rangée alors que je l’ai demandé, je constate que cela fait plusieurs fois que la règle n’est pas respectée, je me sens très fatiguée.
La communication relationnelle n’est pas une baguette magique. Elle ne fera pas « obéir » ton enfant ! Mais lorsqu’elle est introduite dans le quotidien, les tensions s’amenuisent, les enfants s’opposent moins, les cris disparaissent. Et les mamans solos sont moins fatiguées !
L’écoute
Dans notre société, nous n’avons pas appris non plus à écouter vraiment. Dans l’immense majorité des cas, lorsqu’un enfant parle, le réflexe est de le rassurer, de le conseiller, le consoler, lui expliquer, le contredire, argumenter, philosopher… Bref, tout sauf écouter vraiment !
Dans le système relationnel, écouter vraiment, c’est entendre le message que dit l’enfant lorsqu’il s’exprime : est-il content, inquiet, dans le doute ? C’est entendre comment il vit ce qu’il vous raconte.
Écouter vraiment, c’est écouter tous les langages. Au-delà des mots, c’est écouter les comportements. En effet, tout comportement est langage ! La clé réside dans ta capacité à écouter et entendre ce qu’il dit.
Les besoins relationnels.
Tous les parents sont concentrés sur les besoins physiologiques des enfants : manger, boire, dormir, faire des activités. Les besoins éducationnels (scolarisation, savoir-vivre en société) font également source de beaucoup d’attention. En revanche, les besoins relationnels sont en général complètement oubliés. Au nombre de 7, ils sont fondamentaux pour qu’un enfant grandisse en développant l'estime de lui, la confiance en soi et l’énergie de vie.
- Le besoin de se dire
Il s’agit du besoin de l’enfant de pouvoir exprimer, de dire comment il vit une situation, ce qu’il apprécie ou pas, comment il se sent.
- Le besoin d’être entendu
Cela correspond au besoin de l’enfant de pouvoir dire ce qu’il ressent et éprouve et d’être pleinement entendu lorsqu’il s’exprime, sans être contredit, moqué, jugé ou dénigré.
- Le besoin d’être reconnu
Être reconnu c'est être accepté comme une personne unique avec ses forces et ses faiblesses, dans toutes les facettes de sa personnalité. Pour l’enfant c’est le besoin d’être reconnu tel qu’il est et non comme le parent souhaiterait qu’il soit.
- Le besoin d’être valorisé
C’est le besoin de l’enfant de sentir qu’il a de la valeur pour son parent à travers les comportements qu’il a.
- Le besoin d’avoir de l’impact
Cela correspond au besoin de l'enfant d'être auteur de sa vie.
- Le besoin d'intimité
Ce besoin de l’enfant couvre à la fois le besoin d'avoir un espace physique exclusivement à lui (cela peut être une pièce, un tiroir, une boîte) et le besoin d'être respecté dans son intégrité psychologique.
- Le besoin de rêver
En tant que maman solo, accorder de l’attention aux 7 besoins relationnels de tes enfants permet de leur offrir l’immense chance de grandir en se sentant unique et respecté.
En conclusion, élever seul un enfant de 6 à 11 ans peut être exigeant et épuisant, mais pas impossible. Et j'ai la conviction que tu peux élever un enfant heureux et épanoui en tant que maman solo.
Anna est une maman solo qui a 2 enfants
Voici son témoignage:
AVANT de mettre en place les 4 piliers
"Pendant plusieurs mois, la relation avec mes enfants n’était parfois pas très agréable. Je n’avais pas confiance en moi dans cette partie de maman solo. Je me demandais régulièrement si je faisais bien les choses. Si mes réactions étaient correctes. Je criais souvent. J’avais tendance à subir cette situation de maman solo. Je voulais voir les choses différemment dans ma relation avec mes enfants."
APRÈS avoir mis en place les 4 piliers
"Maintenant je me sens beaucoup mieux. J’ai changé de regard sur moi-même. J’ai pris confiance dans ce rôle de maman. Je ne subis plus cette situation. J’arrive à lâcher prise sur certaines choses. Je suis plus en accord avec moi-même. Je remarque que sur les enfants, ça les éclabousse. Eux aussi sont beaucoup plus dans l’échange, dans la verbalisation. Il y a beaucoup d’aspects qui se sont améliorés. L’ambiance à la maison est beaucoup plus paisible, beaucoup plus saine. Et le résultat est flagrant. Il y a vraiment un avant et un après. Je le vois au quotidien et la meilleure des récompenses, cela reste la qualité de la relation saine et pleine de partage avec mes enfants."
J’ai conçu un programme spécialement adapté aux mamans qui élèvent seules des enfants entre 6 et 11 ans. L’objectif du programme est d’accompagner les mamans solos pour qu’elles vivent leur rôle de maman solo avec sérénité. Les enfants grandissent dans une vie de famille épanouissante pour chacun!