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Comment gérer les peurs de l’enfant?

Ton bébé se met à pleurer, surpris par un claquement de porte? Ton aîné refuse de dormir parce qu’il y a des monstres sous le lit? Rassure-toi, les peurs de l'enfant sont normales et saines. Elles font partie de son développement. La peur est l’une des 6 émotions primaires universelles identifiées par le psychologue américain Paul Ekman.

Dès les premiers stades du développement, la peur émerge, éveillant les sens de l'enfant. Elle provoque des sensations corporelles, que l’enfant identifie progressivement. Souvent temporaires, ces peurs peuvent être apaisées par la patience et des paroles réconfortantes. Néanmoins, chez certains enfants, ces craintes peuvent évoluer en anxiétés plus complexes à mesure qu'ils grandissent. Voici quelques explications pour mieux accompagner tes enfants dans l'apprivoisement de leurs peurs.

Peurs primitives de l'enfant

Les enfants sont sujets à diverses peurs au cours de leur croissance. Ces peurs, bien que parfois irrationnelles du point de vue des adultes, sont une partie normale de l'enfance. Comprendre les peurs de tes enfants est une première étape cruciale pour les aider à les surmonter. À mesure que les enfants grandissent, leur manière d'appréhender le monde change. C'est un fait normal et nécessaire à leur développement. Les peurs sont en effet un moyen d'apprendre les limites, de gérer l'inconnu et de stimuler leur imagination.

La peur du noir

La peur du noir chez les enfants est l'une des réactions les plus fréquentes, entre 2 et 5 ans. Le plus souvent transitoire, elle tend à diminuer avec le temps et la réassurance. Plusieurs causes peuvent expliquer cette appréhension de l’obscurité, notamment :

  • une angoisse de séparation, puisque l’enfant va se retrouver seul dans sa chambre ;

  • une imagination florissante et galopante, qui élabore des situations effrayantes dans le noir ;

  • la résurgence d’une crainte primitive, celle de l’inconnu, qui active des réflexes liés à la survie ;

  • des émotions exacerbées liées à l’immaturité du développement cérébral ;

  • l’incapacité à contrôler l’environnement, en raison de la cécité provoquée par l’obscurité ;

  • une expérience antérieure, au cours de laquelle l’enfant a eu peur dans le noir, suite à une situation réelle. 

Peur des Monstres

La peur des monstres est une autre peur typique de l'enfance. Les enfants peuvent imaginer des créatures terrifiantes sous leur lit ou dans leur placard : le loup bien sûr, la sorcière aussi. Cette peur est souvent liée à plusieurs facteurs : 

  • une imagination vive et débordante, en plein essor, associée à leur capacité à percevoir des formes et des ombres de manière exagérée ;

  • un stade de leur développement psychologique ;

  • la lecture d’histoires comme les contes de fées, légendes et autres histoires populaires qui peuvent introduire des figures monstrueuses dans l’imagination des enfants ;

  • des craintes symboliques, pour lesquelles le monstre représente en fait des peurs plus profondes comme celle de l’abandon, de l’échec, etc.

Maria Montessori déconseillait la lecture de contes avant l’âge de 6 ans. En effet, elle estimait que l’enfant ne savait bien distinguer la réalité de la fiction, qu’à partir de cet âge-là. Choisis donc bien les lectures et dessins animés proposés à tes enfants avant cet âge. Et dans tous les cas, même si tu as l’impression de répéter tous les soirs la même chose, même si tu cherches chaque soir le loup caché sous le lit, persévère… Dans l’immense majorité des cas, avec des paroles rassurantes et du temps, cette angoisse se tarira.

Les peurs liées à l’environnement social

Peurs des animaux

Au-delà de ces peurs primitives, celle du noir, des monstres, de l’inconnu et de la séparation, certaines angoisses proviennent de l’interaction de l’enfant avec son environnement social. Elles résultent d’expériences spécifiques, de l’éducation, des relations familiales, d’événements traumatiques. Ces craintes, comme celles de l’abandon, des animaux, de performance, sont d’âge scolaire. Elles sont plus ancrées dans la réalité. 

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Même si elles peuvent sembler complètement disproportionnées par rapport à la réalité et nous font dire des choses comme : «ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse». L’enfant commence certes à bien distinguer la réalité des faits, mais le contrôle de ses émotions est encore en gestation. C’est pourquoi il peut être difficile de le raisonner. C’est un âge où il s’inquiète de la relation ou de la santé de ses parents. Il amplifie les choses, comme un désaccord mineur, une plainte.

Ses craintes peuvent être alimentées par une exposition aux médias (films, jeux vidéos, actualités). À partir de 5 ans, des peurs exacerbées qui s’installent dans la durée et ne peuvent être apaisées, sont à surveiller de près.Ces peurs peuvent perturber le quotidien de l’enfant et surtout de l’adulte qu’il devient. Elles peuvent nécessiter l’intervention d’un professionnel pour les traiter.

La peur de l’abandon

La peur de l'abandon trouve souvent son origine dans des expériences vécues pendant l'enfance.

Parmi les causes potentielles, on trouve :

  • une carence affective durant la petite enfance, notamment un manque d'attention, de sécurité émotionnelle, ou des séparations précoces avec une figure d'attachement;
  • des traumatismes d'enfance, tels que des divorces, décès ou séparation des figures d'attachement;
  • des blessures émotionnelles non résolues, issues par exemple d'expériences passées sous-estimées ou non identifiées;
  • l’anxiété de séparation;
  • un environnement primaire défaillant où la précarité socio-économique ou l'instabilité professionnelle des parents prend le pas sur la sécurité affective.

La peur des animaux

Les enfants qui redoutent les chiens, les insectes, les araignées, voire les poules (c’est du vécu), sont loin d’être rares. Quand on creuse sur l’origine de cette peur, on trouve:

  • des rencontres négatives avec ces animaux, qui ont mordu l’enfant, l’ont griffé, piqué, lui ont sauté dessus: ces expériences malheureuses peuvent créer des peurs durables;
  • la peur par observation, comme le confirme une étude, publiée dans le journal de psychologie expérimentale de l’enfant en février 2023: «les enfants expriment davantage de peur (évaluée par des mesures comportementales, subjectives et physiologiques) à l'égard des stimuli lorsqu'ils avaient déjà observé leur mère ou leur père réagir négativement, nerveusement ou avec peur aux mêmes stimuli». Ainsi, une maman m’a expliqué ne pas pouvoir s’assoir dans l’herbe, même sur une nappe par peur des insectes, lorsqu’elle pique-nique. Elle sait qu’elle risque de transmettre cette angoisse à ses enfants. Une autre m’a expliqué avoir une peur quasi phobique des araignées, même si elle essaie de prendre du recul. Sa mère en a elle-même une peur incontrôlable. 

La peur des performances

Également connue sous le nom d'anxiété de performance, son origine peut être multifactorielle. Elle peut découler:

  • d’une pression sociale exacerbée par les attentes élevées des parents, enseignants ou pairs, pression qui génère ainsi une peur de ne pas répondre à ces attentes ;
  • d’une peur du jugement, en cas d’échec notamment ;
  • d’expériences passées ayant abouti à un échec ou des critiques ;
  • d’une modélisation parentale, comme pour la peur des animaux : si les parents expriment fréquemment des inquiétudes similaires concernant leurs propres performances, l'enfant peut adopter ces comportements anxieux.

Attention, l’idée n’est pas d’accroître ta culpabilité parentale. Le plus important est de prendre conscience des causes possibles de ce type d’anxiété afin d’adopter la bonne attitude et approche de soutien pour ton enfant. 

Lors d’un accompagnement, des parents me confiaient que leur fils était très anxieux pour ses performances scolaires au point de développer une phobie scolaire. Les parents avaient fait un cursus scolaire excellent, mais pour autant, il n’avait jamais mis la pression à leur enfant. Observant ses parents avoir des métiers leur permettant de vivre «une belle vie», l’enfant s’était lui-même fixé une règle:  «si j’ai de bonnes notes, j’aurais une belle vie».  C’est en observant ce qui l’entourait et ce qu’il percevait de la société que l’enfant en était arrivé à cette conclusion.

Je t’invite à garder en tête que si ton enfant développe des peurs de performance, ce n’est pas forcément en raison de ton comportement avec lui. Et que quelles que soient les raisons qui l’ont amené à développer cette peur, l’important est que tu puisses l’accompagner

Comment apaiser les peurs de l’enfant?

Apaiser la peur de l'enfant

Réagir aux peurs de l'enfant de manière calme et positive est essentiel pour les aider à surmonter leurs craintes.

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Voici quelques attitudes qui pourront concrètement aider votre enfant. .

1 - Reconnaître et écouter la peur de l’enfant

  • Accepter la peur de son enfant: reconnaître que ses peurs sont réelles et éviter de se moquer de lui est primordial. S’il dit avoir peur, c’est qu’il ressent réellement de la peur. Ne pas reconnaître qu’il a peur, et qu’il a le droit d’avoir peur, c’est nier ses ressentis, ses émotions.
  • Écouter avec empathie: lorsque l’enfant manifeste sa peur, il exprime également avoir besoin d’une écoute attentive. Il est important de prendre le temps avec ton enfant pour l’écouter et montrer de l'empathie: «Je vois que tu as peur. Je comprends que tu te sentes effrayé». Encourage-le à en dire plus sur ce qui le préoccupe. Par exemple, s'il a peur du noir, il peut ainsi expliquer qu'il pense qu'il y a des monstres dans sa chambre.

2 - Rester calme et rassurant

  • Faire preuve de calme et de réassurance. Montre-lui que tu es là pour lui lorsqu’il en ressent le besoin. Et notamment que tu peux le protéger si c’est ce qu’il souhaite. Si l'enfant a peur d'un orage, tu peux dire: «Les orages peuvent être bruyants, et ils peuvent faire peur! Nous sommes en sécurité à la maison. Souhaites-tu te blottir contre moi?». Ta présence et ton réconfort apaisent l'anxiété.
  • Éviter de montrer ta propre peur: c’est peut-être un des points les plus délicats, je te le concède. Si toi-même, tu as peur de certains animaux, se montrer plein d’assurance peut être compliqué. C’est pourquoi il peut être bon de travailler soi-même sur ses peurs pour éviter de les transmettre à ses enfants.

3 - Aider l’enfant à apprivoiser ses peurs, à son rythme

  • Respecter le rythme de l'enfant: évite de forcer ton enfant à affronter une peur avant qu'il ne soit prêt. Prenons l’exemple d’un enfant qui a peur du vide: inutile de le tirer par le bras pour qu’il traverse une passerelle suspendue. Trouvez ensemble une solution pour la suite de la randonnée s’il n’est vraiment pas en mesure de passer. Être tétanisé par la peur n’est pas un vain mot et dépasser cette dernière risque d’être encore plus difficile après un événement traumatisant. L’enfant a besoin de gestes rassurants, qu’on lui tende la main, qu’on le câline pour qu’il se sente protégé et en sécurité. Tu peux également lui enseigner des techniques de respiration pour l’aider à réduire son anxiété, son rythme cardiaque ou l’orienter vers un professionnel qui saura l’outiller.
  • Anticiper les situations: si tu sais qu’un élément risque d’effrayer ton enfant, prépare-le. Avertis-le qu’il y a un gros chien là où vous allez, mais qu’il sera enfermé dans une pièce et qu’il ne risquera donc rien.
  • Utiliser les histoires avec la lecture de livres et l’art pour laisser l’enfant exprimer ses peurs.
  • Proposer à l'enfant de développer des compétences, petits pas par petits pas, pour maîtriser certaines peurs. Par exemple, s'il a peur de l'eau, des cours de natation permettront de renforcer sa confiance. 

Je ne peux que t’inciter à fortement limiter l'exposition aux médias. Les actualités et les documentaires sont susceptibles d’éveiller et d’aggraver les peurs de l’enfant. En accompagnant une maman dont la fille aînée était notamment très craintive et effrayée par le moindre changement, je me suis aperçue que la télévision fonctionnait en permanence sur une chaîne d’information en continu. On sait aujourd’hui l’impact des écrans, et particulièrement des contenus diffusés, sur le développement des enfants. Diverses expériences ont montré comment leur attention était immédiatement captée par les images animées. L’article sur comment gérer les écrans avec les enfants peut t’être utile. 

Quand les peurs deviennent problématiques

La peur panique

Éprouver le sentiment de peur quand on est enfant est donc complètement normal et sain. Cela fait partie du développement normal de l’être humain. Ce qui l’est moins, c’est quand ces peurs perdurent dans le temps, deviennent excessives, se transforment en anxiétés et perturbent le quotidien

Les signes de l’anxiété

Quand les peurs laissent place à des anxiétés problématiques, à des phobies, l’intervention d’un professionnel de santé peut s’avérer nécessaire. On peut par exemple prendre l’exemple du refus scolaire anxieux, dont l’origine peut être multifactorielle: anxiété de performance, de séparation, peur de l’agression, phobie sociale, harcèlement… Parfois l’enfant cumule plusieurs angoisses.

Voici quelques signes d’une peur devenue problématique:

  • Fréquence et intensité des angoisses, puisque cela se répète chaque jour d’école… et que cela peut s’aggraver avec le temps au niveau de la force de la crise d’angoisse et des somatisations
  • Impact sur la vie quotidienne: toujours dans le cas de la phobie scolaire, l’enfant ne parvient plus à franchir les grilles de l’établissement. Il se rend malade, somatise.
  • Isolement social: l’enfant évite les interactions avec d’autres camarades, que ce soit à l’école ou lors d’activités périscolaires.
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Quand consulter un professionnel

Il est temps de vous rapprocher d’un professionnel en santé mentale pour enfant ou adolescent, si les signes susmentionnés:

  • persistent pendant plus de six mois et ne montrent aucun signe d'amélioration malgré les efforts pour les gérer;
  • entravent la capacité de l'enfant à fonctionner normalement à l'école, à la maison ou dans des contextes sociaux;
  • se traduisent par des changements de comportement graves, tels que des comportements agressifs, des crises de panique, ou des signes de détresse psychologique.

L’essentiel est de solliciter de l’aide et de ne pas laisser la situation s’enkyster. 

Gérer le stress parental

Le stress lié aux peurs de l'enfant

Face aux peurs de nos enfants, on peut parfois se sentir impuissant. Je pense par exemple aux terreurs nocturnes du jeune enfant qui peuvent être effrayantes et nous laisser complètement désarmés quant à la réaction à avoir.  

Je distinguerai trois points concernant le stress parental généré par les peurs des enfants:

  • La réaction à avoir face aux peurs classiques de l’enfant: cet article devrait t’avoir fourni quelques éléments quant à l’attitude à adopter: reconnaissance de la peur, écoute et réassurance, puis accompagnement progressif. Pour les terreurs nocturnes, veille à la sécurité de ton enfant, mais ne le pas réveille. N'hésite pas à consulter un professionnel pour avoir les bons conseils sur ce sujet spécifique. 
  • La gestion de tes propres peurs et le risque de transmettre tes angoisses à tes enfants par phénomène d’imitation: si tu sais que tes propres angoisses risquent de te gêner dans le soutien à apporter à tes enfants, te faire aider peut s’avérer une bonne solution. Il existe par exemple des techniques pour apaiser les phobies des araignées et insectes ou la peur de prendre l’avion. 
  • L’accompagnement à avoir quand l’enfant souffre de troubles anxieux: c’est un réel stress que de voir son enfant, son adolescent, être mal au point de perturber la vie quotidienne. À cette angoisse parentale s’ajoute une dose de culpabilité: qu’avons-nous donc fait de travers pour que notre enfant soit aujourd’hui si anxieux?  Se mettre en action, chercher des solutions de soin, soutenir au long cours les angoisses de son enfant, ne chassent pas la peur qui nous étreint. Néanmoins, ça a le mérite de la mettre quelque peu en sourdine. 

Si les peurs de ton enfant te dépassent ou si tu cherches un accompagnement personnalisé pour cultiver des relations sereines au sein de ta famille, n'hésite pas à explorer mes services d'accompagnement parental. Ils pourront t’être bénéfiques pour gérer toutes les phases du développement de ton enfant, y compris les moments de crise.

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